Philippe Sands, avocat franco-britannique spécialiste du droit international et des crimes de guerre, tisse des liens entre son aïeul, deux juristes juifs et le procès des responsables du IIIe Reich.
Une oeuvre fondamentale pour comprendre les notions de crimes contre l’humanité et de crimes de génocide et les enjeux mémoriels qui en découlent.
Tout a commencé par une invitation. Rien d’exceptionnel lorsqu’on est un juriste international de renom comme l’est Philippe Sands. Spécialisé dans la défense des droits de l’homme, cet avocat franco-britannique basé à Londres a travaillé sur toutes les plaies ouvertes de ces dernières décennies, de l’ex-Yougoslavie au Rwanda, de Guantanamo à l’Irak – ce qui lui a inspiré plusieurs ouvrages passionnants et limpides comme Lawless World (« Monde sans loi », 2006, non traduit) ouTorture made in USA (Music And Entertainment Books, 2009). Philippe Sands a aussi effectué un important travail de recherche sur le procès de Nuremberg (1945-1946) qui l’a « toujours fasciné » et sur lequel s’ouvre justement ce captivant Retour à Lemberg.
Mais revenons à l’invitation. Car celle-là était de provenance inattendue. Elle émanait de l’université de droit de Lviv, qui lui demandait de venir parler de ses travaux. Centre historique de la Galicie, le pays de Joseph Roth et de Sacher-Masoch, Lviv – qui se trouve aujourd’hui en Ukraine mais s’appela jadis Lemberg, Lwow ou Lvov, selon qu’elle était autrichienne, polonaise ou russe – joue presque le rôle d’un personnage à part entière dans ce livre. En effet, tous les fils narratifs ne cessent de nous y ramener.
Emergence d’une justice internationale Premier fil : c’est à Lviv qu’ont vécu deux brillants juristes étonnamment peu connus du grand public, mais dont l’apport est crucial pour l’émergence d’une justice internationale. Le premier, Hersch Lauterpacht (1897-1960), a défini le concept de « crime contre l’humanité », tandis que le second, Raphael Lemkin (1900-1959), a forgé celui de « génocide ». « La distinction est simple, expliquait Philippe Sands en octobre 2016 lors d’une conférence à New York. Elle est liée à l’intentionnalité. Pour Lauterpacht, un meurtre d’individus à grande échelle, s’il relève d’un plan systématique, sera un crime contre l’humanité, tandis que, pour Lemkin, il sera un génocide s’il est dicté par l’intention de détruire un groupe, en l’occurrence le groupe dont ces individus font partie. » Cette tension entre les deux concepts, Sands explique qu’elle n’a pas cessé de le hanter depuis. « C’est une question qui nous touche tous, dit-il. Chacun de nous se demande qui il est, et comment il souhaite être défini : comme individu ou comme membre d’un groupe ? »
Deuxième fil : en août 1942, un certain docteur Frank arrive à Lemberg. Hans Frank n’est pas seulement le gouverneur général de la Pologne occupée. Il est aussi « l’avocat préféré d’Adolf Hitler ». Après deux jours à Lemberg, c’est dans l’auditorium de l’université qu’il annonce l’extermination des juifs. Quatre ans plus tard, Lauterpacht assiste à Nuremberg au procès de Frank. Lemkin le suit depuis Paris à la radio. Tous deux n’ont pas seulement travaillé en tant que juristes avec l’accusation, ils ont aussi perdu une partie de leurs familles dans le processus d’extermination et se battront jusqu’à leur dernier souffle pour que justice soit rendue.
Troisième fil narratif enfin : il se trouve que c’est à Lemberg qu’est né le grand-père maternel de Philippe Sands, Leon Buchholz. C’est là qu’il a vécu jusqu’à ce que le nazisme l’oblige à fuir. Derrière lui, il laissait lui aussi une partie de sa famille, qui périra massacrée. Ainsi qu’une bonne dose d’opacité. « Je savais peu de chose de ses années avant 1945, car il n’avait jamais voulu en parler, raconte son petit-fils. On disposait bien de bribes d’informations, mais Leon avait enfermé la première moitié de sa vie dans une crypte. » Un silence qui n’est pas sans conséquences. « Pourquoi avais-je choisi d’étudier le droit ?, s’interroge Sands. Et pourquoi le type de droit qui avait manifestement des rapports avec une histoire de famille tue ? »
Au point exact où la grande histoire et l’histoire personnelle fusionnent Pour répondre à ces questions, l’auteur n’acceptera pas seulement l’invitation à Lviv. Ce n’était qu’un début. Il poursuivra l’enquête à travers ce livre où s’entrelacent magistralement tous ces fils pour se rejoindre au point exact où la grande histoire et l’histoire personnelle fusionnent. « Trouver cet équilibre a été difficile, confie-t-il. A un moment, j’ai été tenté d’écrire deux livres, un sur mon grand-père Leon, et un autre sur Nuremberg et le droit international. Mais mon agent littéraire m’en a dissuadé. C’était ce mélange qui rendait, à ses yeux, le livre unique. Je devais persister, même si cela prenait des années. De fait, il m’aura fallu six ans et quatre versions successives pour arriver à celle-là. »
Philippe Sands n’était pas au bout de ses surprises. Non seulement Retour à Lemberg a connu un succès retentissant aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, où il a remporté de nombreux prix, mais il aura aussi valu à son auteur une rencontre des plus inattendues : celle de Niklas Frank, le fils d’Hans Frank, que Philippe Sands interroge sur son héritage dans un film pour la BBC, My Nazi Legacy (« Mon héritage nazi », de David Evans, 2015), récompensé par le Festival international du film de Jérusalem.
John le Carré a qualifié Retour à Lemberg de « réussite monumentale ». Cette réussite n’est pas seulement littéraire. Il est probable que le livre a déjà contribué à faire progresser encore l’arsenal juridique et sa philosophie. La Commission du droit international des Nations unies est justement en train d’élaborer un projet de convention visant à punir les crimes contre l’humanité.
CRITIQUE Petit-fils, écrivain, juriste et détective Ce n’est pas un manuel de droit, même si l’on y suit la naissance de deux concepts juridiques essentiels du XXe siècle, ceux de crime contre l’humanité et de génocide. Ce n’est pas un ouvrage d’histoire, même si, avec celle de leurs inventeurs, Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, on plonge dans ce Monde d’hier, cher à Stefan Zweig (1944). Ce ne sont pas non plus des mémoires même si, comme dans un thriller, on suit les traces du grand-père de l’auteur, Leon Buchholz, né à Lemberg en 1904, un homme qui avait enterré la première partie de sa vie, lorsque, sous la menace nazie, il avait dû fuir Lemberg puis Vienne jusqu’à Paris.
Qu’est-ce alors que ce Retour à Lemberg ? Un fascinant objet littéraire – la fluidité du style et la composition forcent l’admiration – mêlant tout cela et bien d’autres choses encore, dont une réflexion très personnelle et complètement universelle, sur ce qui constitue le noyau dur de nos identités, l’idée d’appartenance, les traces indélébiles laissées par les secrets de famille et tous ces silences qui, à notre insu, nous hantent et nous façonnent.
Sands s’y montre sous les traits d’un visionnaire optimiste – nous ne sommes encore qu’aux débuts du droit international. D’un petit-fils bouleversé par l’émouvante histoire de sa famille maternelle. Et d’un avocat-écrivain-détective exceptionnel, nous obligeant à tourner fiévreusement chaque page de ce très saisissant ouvrage.
Article de Florence Noiville, publié le 14 septembre 2017 à 08h00 – Mis à jour le 14 septembre 2017 à 08h42 https://www.lemonde.fr/livres/article/2017/09/14/philippe-sands-de-lviv-a-nuremberg_5185378_3260.html.
Qu’il s’agisse de photos truquées ou de vidéos détournées, le contenu multimédia n’échappe pas à la désinformation. Pour s’assurer de la véracité des images sur internet, ce site permet de remonter le parcours de l’image étape par étape, en voyant où elle a d’abord été publiée avant d’être réutilisée, et même de comparer l’originale afin de débusquer les photos retouchées voire trafiquées.
Le site de fact-checking de l’AFP, acronyme pour Agence France-Presse, une agence de presse internationale dont la principale mission est de récupérer, vérifier et diffuser une information auprès des médias et des administrations en s’assurant au préalable de sa neutralité et de sa fiabilité.
Cette agence de presse publie sa première dépêche le 20 août 1944 qui annonce que « grâce à l’action des Forces françaises de l’intérieur, les premiers journaux libres vont paraître« . Elle compte Eric Schwab parmi ses premiers photographes de presse. Ce dernier est connu pour avoir accompagné Meyer Levin (écrivain et journaliste américain) dans la découverte et la documentation des camps de concentration nazis en avril et mai 1945.
« La vérification des faits fait partie intégrante de l’AFP en tant qu’Agence de presse internationale depuis près de 180 ans. L’AFP a un statut unique sous la législation française. L’Agence a lancé en son sein un site et un service dédiés au fact-checking en réponse à la multiplication des fausses informations et de la désinformation en ligne, en s’inspirant de son expérience au sein du projet collaboratif CrossCheck, pour les élections en France en 2017. »
Le podcast de franceinfo qui décrypte les théories du complot et l’activité de la complosphère en lien avec l’actualité. Un vendredi sur deux avec Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence spécialisé en culture numérique.
« Cours de désinfox » ne pouvait ouvrir sa rubrique filmographie autrement que par évoquer la représentation du journalisme et le traitement de l’information au cinéma.
A y regarder de plus près, la figure du journaliste apparait sur les écrans quasiment dès la naissance du cinéma. En tant que reporter d’images, créateur de films, tout d’abord, puisque les premiers opérateurs des frères Lumière voyageaient pour poser leur caméra et documenter ainsi le monde. En tant que rôle à part entière, ensuite, dans un des tous premiers film de reconstitution historique, L’affaire Dreyfus, réalisé par Georges Méliès en 1899 (http://quietube7.com/v.php/http://www.youtube.com/watch?v=7tamfo2Zw28&t=427s). Dans ce court-métrage d’environ dix minutes qui retrace l’intégralité de l’affaire, le cinéaste met en effet en scène un débat houleux entre journalistes au sujet de la condamnation du capitaine pour trahison. La figure du journaliste semble donc avoir suivi et traversé l’histoire du cinéma, à l’image de cette scène célèbre dans le western de John Ford, L’homme qui tua Liberty Valence (1962), durant laquelle l’éditeur Maxwell Scott, incarné par Carleton Young, déclare « Quand la légende devient des faits, imprimons la légende« .
« Dès les débuts du cinéma, le journaliste devient personnage de cinéma. Il apparaît aussi bien dans des polars que des drames, des comédies que des westerns, et est souvent là pour symboliser la recherche de la vérité, la dénonciation du mensonge et des magouilles en tout genre » (Stéphane Gobbo, journal Le temps, février 2016). Et c’est tout naturellement aux Etats-Unis, pays où le journalisme représente très tôt un quatrième pouvoir, que cette figure cinématographique s’impose rapidement pour devenir une icône récurrente puisque « le journaliste concourt à tous les genres. Et des genres qui varient selon les époques. Du western (L’Homme qui tua Liberty Valance, John Ford, 1962) au film d’horreur (Le Cercle, Gore Verbinski, 2002) en passant par les comédies romantiques (Vacances romaines, William Wyler, 1953) et dans pléthore d’autres genres qui composent le cinéma hollywoodien, des films classiques aux blockbusters contemporains. Cependant, lorsqu’on concentre l’étude sur le journaliste comme figure principale du film, on distingue deux genres majeurs dans lesquels ce personnage est mis en scène : les films policiers et les films politiques, voire dans les deux quand ceux-ci se confondent. Ainsi dans À cause d’un assassinat (Alan J. Pakula, 1974), le meurtre d’un sénateur entraîne le journaliste Joseph Frady à mener l’enquête alors que les témoins, dont une journaliste, meurent les uns après les autres. » (Les métamorphoses du journaliste dans le cinéma américain, Aurélie Poupée, dans Perspectives critiques : la Revue 1 (2006), pages 117 à 127).
Aussi, loin de vouloir dresser une liste exhaustive, voici quelques références incontournables du journalisme au cinéma.
Les Hommes du présidentd’Alan J. Pakula (1976) sur l’affaire du Watergate et l’enquête menée par les journalistes du Washington Post. Archétype du film journalistique, son action débute en juin 1972 lorsque des cambrioleurs pénètrent dans les locaux du parti démocrate à Washington et sont arrêtés par la police. Deux journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, mènent alors l’enquête et découvrent que les malfrats, qui s’apprêtaient à installer des micros dans le QG des démocrates, entretiennent des liens avec la Maison-Blanche et le président Richard Nixon.
Pentagon Papers de Steven Spielberg (2017) sur l’engagement des Etats-Unis durant la guerre du Vietnam et les dossiers classés secrets du Pentagone publiés par le Washington Post. Le film de Spielberg est un hommage au film de A. J. Pakula et se termine par un plan subtile qui le raccorde avec le début de l’action des « Hommes du président ». Pentagon Papers relate comment le Washington Post, après le New York Times, publie en 1971 une série d’articles révélant le contenu des Pentagon Papers, des documents classés «secret défense» qui témoignent de manipulations orchestrées par les gouvernements américains successifs pour légitimer la guerre du Vietnam. L’onde de choc est considérable et pousse l’administration Nixon à demander, en vain, l’interdiction de la publication. A la sortie de son film, Spielberg déclare : « Je crois que le film est important quel que soit le moment, mais il est certain qu’actuellement, il y a de nombreuses personnes aux Etats-Unis qui entendent avec, disons… de « nouvelles oreilles »… parce qu’il y a des choses qui se passent dans mon pays en rapport avec les attaques incessantes de nos médias et de toutes sortes de nouvelles sources qui révèlent la vérité, mais qui se heurtent à l’administration de Trump. Et donc quand j’ai lu le script – j’ai reçu le premier jet du script de Liz Hannah, d’un seul coup ça m’a frappé, je me suis dit Oh mon Dieu, le même phénomène est déjà arrivé en 1971, à un époque où n’y avait pas un grand nombre de sources à partir desquelles on pouvait s’informer. Il n’y avait que trois chaînes de télévision et quelques grands quotidiens tout le pays… Richard Nixon a voulu empêcher le New York Times et le Washington Post de publier la vérité et leur a intenté un procès ! Et au début, il a commencé à gagner contre eux ! Et ça, c’est la première fois, dans l’histoire américaine depuis la Guerre Civile, qu’on a empêché la publication d’un quotidien. Donc, avec tous ces parallèles si intéressants, je me suis dit que c’était le bon moment de raconter l’histoire, quand les gens sont conscients de ce qui se passe. » https://www.youtube.com/watch?v=pV-KZSohqjU
Good Night and Good Luck de George Clooney (2005) relate l’engagement du présentateur de télévision Edward R. Murrow contre le maccarthysme et qui, en 1954, diffuse un portrait à charge du sénateur liberticide dans son émission See It Now. Redoutant de s’attirer les foudres de McCarthy, CBS refuse que son logo apparaisse durant la diffusion de l’émission. Murrow, réputé pour son allergie à toute forme de «chasse aux sorcières» ne cède pas à la pression, continue son émission qu’il achève chaque soir par ce slogan devenu marque de son combat « Good night and good luck ».
Révélations de Michael Mann (1999) sur l’industrie du tabac et la stratégie des firmes pour augmenter la dépendance des consommateurs. Au cours des années 1990, Lowell Bergman, un journaliste d’investigation de CBS, reçoit des documents confidentiels prouvant que l’industrie américaine du tabac utilise des addictifs chimiques. Le journaliste rencontre Jeffrey Wigand, ex-vice-président de l’une des principales firmes de tabac, menacé de mort et qui refuse de témoigner à visage découvert. Un film précurseur sur le combat des lanceurs d’alerte.
La déchirure de Roland Joffé (1984) sur la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. En 1975, Sydney Schanberg, correspondant du New York Times au Cambodge, est assisté par un jeune reporter autochtone, Dith Pran, qui lui apporte une aide des plus précieuses. Lorsque les Américains quittent le Cambodge, Schanberg parvient à faire embarquer la famille de Pran dans un avion de rapatriement. Pran, quant à lui, décide de rester afin de couvrir les événements. Les deux hommes assistent à l’entrée des Khmers rouges dans Phnom Penh, et sont témoins de leur terrifiante cruauté. Réfugié à l’ambassade de France, Schanberg tente en vain d’obtenir un faux passeport pour Pran, qui tombe aux mains des nouveaux maîtres du pays. https://www.youtube.com/watch?v=aUlljGAjs_8
L’ombre de Stalined’Agnieszka Holland (2020) sur l’histoire du journaliste gallois Gareth Jones, qui dénonça la famine en Ukraine organisée par Staline en 1933. A cette date, ce journaliste indépendant vient de publier la première interview d’Adolph Hitler tout juste promu chancelier. Le reporter veut enchaîner sur un entretien avec Staline pour percer le secret du « miracle soviétique », une réussite économique paradoxale alors que le pays est ruiné. Arrivé à Moscou, il se retrouve sous surveillance, lâché par les occidentaux, et découvre la réalité de l’Holodomor (« extermination par la faim », en ukrainien). Pour l’historien Nicolas Werth, « comme l’a justement écrit le pionnier des études sur ce drame, l’historien James Mace, la famine ukrainienne fut une « man-made famine » , la conséquence directe d’une politique d’extrême violence (la collectivisation forcée des campagnes) mise en œuvre à partir du début de l’année 1930 par le régime stalinien. Ce dernier entendait prélever sur la paysannerie un lourd tribut afin de réaliser « l’accumulation socialiste primitive » indispensable à l’industrialisation accélérée du pays, et imposer un contrôle politique sur les campagnes, restées jusqu’alors largement en dehors du « système de valeurs » du régime. » https://www.youtube.com/watch?v=bG4LH-uAK8U
Spolight de Thomas McCarthy (2016) relate l’enquête du Boston Globe qui mit au jour en 2002 un réseau de prêtres américains pédophiles. Après une enquête longue de douze mois, les journalistes font éclater le scandale et leur travail d’investigation est récompensé par le prix Pultizer, récompense américaine de l’excellence journalistique.
La situation est inédite. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons disposé d’autant d’informations et jamais nous n’avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l’humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d’informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. […] Résumé de l’éditeur.